La plus haute distinction de la littérature hispanique
suit à nouveau la règle «non écrite» que le prix Cervantes est distribué chaque
année en alternance entre l'Amérique latine et l'Espagne. Ainsi, lors de l’édition
de 2011 le prix avait été remis au poète chilien Nicanor Parra.
Cette fois ci, le prix Cervantes 2012 a été remis à José Manuel Caballero
Bonald lors d’une cérémonie célébrée à l’auditorium
de l’université d’Alcala de Henares, et c’est justement l’année ou il a terminé
les Lettres avec un poème autobiographique à caractère testamentaire intitulé Entreguerras.
Le prince Felipe lui a remis ce prix sur
la proposition des 22 académies de langue espagnole. Ce prix est accompagné de
125 000 euros et récompense le travail de cet écrivain de 86 ans dont l’œuvre
comprend des romans, des essais et des poèmes.
José Manuel Caballero Bonald est né à Jerez
de la Frontera le 11 novembre 1926. Fils de Plácido Caballero et Julia Bonald,
aristocrate française, il étudia d’abord
l’enseignement au Colegio religioso de los Marianistas de Jerez , avec les enfants de la noblesse.
Après avoir étudié la philosophie et les
lettres à Séville et à Madrid (ville à laquelle il lui fut difficile de s’adapter
car elle était « peu hospitalière ») ainsi que la navigation et l’astronomie
à Cadiz, il travailla comme professeur de sciences humaines et de littérature à
l'Université nationale de Colombie.
Poète et romancier, en plus de chercheur
en folklore, il a écrit dans ce dernier domaine de précieuses monographies sur
la musique populaire et dirigé un fichier d'enregistrements. En 2005, il reçut
le Prix National des Lettres Espagnoles et en 2006 le Prix National de poésie
pour son livre Manual de infractores.
Il a passé presque toute sa carrière
littéraire à lutter pour la démocratie et la liberté, ce qui lui a coûté de
passer plusieurs fois par le système judiciaire.
Il a également été proposé 3 fois
pour entrer à l'Académie
royale espagnole, mais sans succès.
Bonald défend à travers son œuvre la lecture
et l’apprentissage pour la liberté d’expression, ces deux armes étant
fondamentales pour faire de nous des personnes capables de choisir, de faire
face à la vie et de lutter si nécessaire.
Je pense que plus que jamais ces paroles
sont avisées. Lire ouvre des horizons, nous ouvre l’esprit et nous rend plus
cultivés. C’est une méthode de défense contre l’ignorance et la manipulation
qui nous rend capable de savoir comment choisir avec une plus grande certitude
notre chemin dans cette société. Cela nous permet de rester à jour et nous aide
à ne pas être pris au dépourvu face à tant
de changements en si peu de temps.
“Une société déçue, perplexe et blessée
par une crise des valeurs tend à devenir une société réputée pour son effort de
régénération. Je veux croire que l’art aussi à ce pouvoir thérapeutique. »
Caballero Bonal.
Article complet et biographique de
Caballero Bonal dans un article du journal électronique ABC
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